Octobre rose, mois dédié à la lutte contre le cancer du sein. Parce que ça n’arrive pas qu’aux autres…

Chou était loin de se douter que la maladie frapperait à SA porte. Mais cette garce de maladie entre même si elle n’y est pas invitée, et il faut beaucoup de force et de courage pour la déloger.

Voici le récit de “Chou”, et c’est également l’histoire de milliers d’autres femmes, malheureusement…

 

 

« La vie, c’est comme une boîte de chocolats : on ne sait jamais sur quoi on va tomber. »

Mes amis m’appellent Chou, ma famille m’appelle Dine, peu importe mon nom, ” l’important c’est la rose “, et voici mon histoire :


Eté 2001, j’ai 21 ans, mon frère me présente L’Homme, le coup de foudre est réciproque et immédiat.  Eté 2008 je l’épouse.

Automne 2011, après 4 ans d’attente, plusieurs fausses couches et une césarienne d’urgence notre premier enfant vient au monde.
Par miracle 12 mois plus tard son petit frère se niche dans mon ventre et décide d’y rester.
Eté 2013, NuméroDeuz pointe le bout de son nez naturellement. N’ayant pas eu de péridurale je quitte très rapidement la maternité et je sors juste à temps pour fêter l’anniversaire de mon Homme. Je prends un congé parental pour profiter pleinement de mon bonheur de maman.

Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Sauf que…

Je veux allaiter NuméroDeuz mais mon sein me fait très mal donc je renonce. La pédiatre et la conseillère en lactation tentent de me faire culpabiliser : “Vous avez choisi la facilité“. J’ai déjà signalé une douleur au sein lors de ma grossesse, pas prise sérieux : “Quand on est enceinte on a toujours mal quelque part, c’est normal”. Alors je leur fais confiance…


Mon sein n’est pas gonflé, un liquide bizarre coule du mamelon, je touche, je palpe, je n’ai aucune boule mais plutôt une “fosette” et des douleurs qui grandissent de jour en jour. L’Homme s’inquiète mais de rdv en échos on nous rassure, il y a bien un petit quelque chose mais “sans doute rien de grave“, aucun antécédent familial, j’ai allaité mon premier enfant, je n’ai que 33 ans…


La fatigue ne me lâche pas, j’ai très mal, de plus en plus de difficultés à bouger mon bras et je pleure tous les jours, fatiguée de me sentir incomprise par un corps médical qui me répète sans cesse “Vous avez le baby blues, vos symptômes sont ceux du post partum”. 


Hiver 2013, sur les bons conseils de mon médecin de famille je décide de prendre un autre avis dans un centre anti cancer très réputé. Les fêtes de Noël arrivent et le couperet tombe : Cancer du sein HER positif, très agressif et à un stade avancé, tumeur infiltrée de 6 cms au grade 3 et stade 4, les traitements dureront 18 mois, mon sein ne pourra sans doute pas être sauvé et mon pronostic vital est engagé …


Je tombe dans un puit sans fond, je ne veux pas mourir, mes enfants n’ont que 2 ans, 5 mois, L’Homme ne gérera pas sans moi, il me reste tant de choses à vivre! 


Les chimios s’enchaînent, il y en aura 8 au total, je ne suis plus que l’ombre de moi même. 


Mes deux enfants sont placés en crèche, mon coeur de maman se brise et je perds pied. L’Homme prend tout notre quotidien en charge, les amies se relayent pour me rendre visite et nous porter des petits plats, des foulards colorés, des jouets. Mes proches sont plus présents que jamais, ils nous aident financièrement car les dépenses imprévues s’accumulent et les aides sont rares quand on est “trop jeune” pour être malade. 


Je suis inondée d’un amour qui me porte et me maintient en vie. 


Je tente de faire bonne figure mais au fond de moi je crains le pire, mon corps n’est plus que douleur : je perds presque 20kgs, la moitié de mes ongles, presque tous les poils de mon corps, la mémoire et mes facultés de penser. Je suis tellement fatiguée…. 


Mais les enfants sont là. Du haut de ses 2 ans NumberOne comprend tout des traitements : les piqures qui fatiguent maman et la font vomir, les gentilles dames qui changent les pansements, les gentils docteurs qui soignent maman, et cette “méchante MÉCHANTE maladie” elle va partir  parce que “nous on veut pas de toi!” 


Et NuméroDeuz qui refuse de me quitter : ses journées en crèche se passent à merveille mais il ne fera ses nuits qu’à l’âge de 10 mois, juste après ma dernière séance de chimio. 


Eté 2014, je viens de me faire opérer, finalement on ne m’enlèvera qu’une partie du sein et la chaine ganglionnaire. J’ai échappé au pire et l’opération est un succès. J’ai un moral d’acier et une volonté de fer, mon bras fait du lymphoedème, tout mon corps est encore endolori, mais j’ai toujours mon sein et je suis en vie!! 


Ma chirurgienne est émue au larmes devant mon explosion de joie, je la remercie, elle et ses confrères m’ont sauvée! Je remets un pied dans ma vie : Nous fêtons nos 6 ans de mariage, puis viennent les 1 an-baptême de NuméroDeuz célébrés en grande pompe.

NumberOne fait sa toute première rentrée des classes, L’Homme et moi nous partons quelques jours en vacances en bord de mer. 

LOVE

Le temps de souffler un grand coup et je commence mon cycle de 33 séances de radiothérapie. 


Octobre 2014, mes rayons sont finis, je continue les traitements d’Herceptine pendant 9 mois encore et je suis suivie de très près car l’IRM a décelé une petite trace sur l’autre sein, “sans doute rien de grave“. Je ne veux pas y penser, chaque chose en son temps….


Aussi bizarre que cela puisse sembler et avec le recul sur ces mois passés je pense que cette expérience m’a été bénéfique.


J’ai failli mourir et mon combat contre la maladie est loin d’être fini, mais j’ai appris à prendre la vie comme elle vient, lâcher prise. 

CarpeDiem


A présent j’ai foi en moi, je sais que je suis capable de tout affronter. 


Dans mon combat j’ai rencontré des gens formidables, des gens très malades qui gardaient le sourire, ceux qui avaient perdu un proche et me suppliaient de m’accrocher, un personnel médical ultra compétent et tellement humain ! Et je le savais déjà mais j’ai eu confirmation que j’ai une famille et des amis en OR !
Je n’ai pas fait ce long témoignage pour vous déprimer mais pour vous alerter : Je vous en supplie, écoutez les signes, notre corps nous parle, n’attendez pas des semaines avant de consulter votre médecin, n’hésitez pas à demander un second avis si vous ne vous sentez pas prise au sérieux. 


Je veux aussi vous adresser un message d’espoir car mes chances de survie étaient faibles, pourtant aujourd’hui je suis toujours là. Même si un jour la maladie reprend le dessus, je serai cette fois préparée et bien décidée à ne pas me laisser faire! Si elle vous tombe dessus n’abandonnez jamais : la vie est trop belle, SHOW MUST GO ON!!

mavienrozz

 

Merci pour ce beau témoignage, qui montre une fois de plus qu’un simple “bobo” qui semble anodin peut se révéler être une vraie catastrophe.

Octobre, c’est fini, mais le dépistage, c’est tout l’année…

 

PS: Chou a participé à notre vidéo BMDC célébrant le bonheur d’être en vie <3 Merci encore!

 

 Allez, tiens… Un peu de bonne humeur pour la route! 

Et comme le dit si bien Chou, THE SWOW MUST GO ON, la vigilance aussi!

allomamandodo

11 comments on “Cancer du sein: Show Must Go On! (Récit de maman)”

  1. Témoignage trop touchant…
    J’y suis “en plein dedans” : une boule au sein, gynéco : un kyste “bénin sûrement”. Rdv mammo + écho : c’est un nodule “bénin sûrement” mais qui peut évoluer… . Ponction jeudi prochain…
    Chui en stress…

  2. ah ma chou ! jamais vu mais dans un coin de mon petit coeur….un jour on se verra et on s’amusea comme des petites folles, parce qu’entre choux, tout est parfait !

  3. Ton article me fait chaud au cœur. J’ai eu 30 ans en mai et il y a un mois j’ai appris que j’avais un cancer du sein… Je suis française mais je vis au Québec et ce n’est pas facile loin de sa famille…
    Tu es très courage et je remercie d’avoir partager ton parcours.
    Becs de Montréal 😉

  4. Très beau témoignage !
    Belle écriture qui transmet rage de vivre et force de caractère !
    Chapeau bas !
    Si d’aventure, cela t’intéressait, va voir sur http://www.asso-onestla.fr … on a créé une asso avec d’autres anciens malades du crabe pour les jeunes! 🙂
    Bonne journée et merci pour cette belle leçon de vie ! tu as une famille fabuleuse 🙂

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