Voici le récit de Marjolaine qui a fait un geste noble et altruiste…

Le don d’ovocyte…

C’est un sujet qui personnellement me concerne car je suis, comme pas mal d’entre vous, dans la réflexion concernant un éventuel don.

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Moi qui n’ai jamais réussi à donner mon sang, en 2015…. J’ai donné mes ovocytes!

J’allais avoir 30 ans et j’étais déjà mère d’une adorable petite fille de 2 ans 1/2.

Je faisais le constat qu’autour de moi trop de couples n’arrivaient pas à avoir d’enfants et devaient avoir recours au don d’ovocytes ou à d’autres démarches, alors que pour moi la maternité devait être quelque chose de naturel et simple..
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Le couple de “trop” fut mes très bons amis A&M.
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Après une longue série de tests en tout genre, d’échecs des FIV etc; le couperet est tombé : Ils allaient devoir faire appel au don d’ovocytes et ainsi rentrer dans de longues et fastidieuses démarches…
Pour ma part, j’ai eu beaucoup de chances de tomber enceinte très vite et sans aucune difficulté et je me suis dit que c’était terriblement injuste que des couples ne puissent pas vivre cet immense bonheur de devenir parents , tout simplement. 
Et puis, je l’avoue, c’est un peu autocentré, mais j’avais l’impression de n’avoir jamais rien fait d’extraordinaire pendant 30 ans, et pour moi ce don fut une belle occasion de remédier à cela 😉
Cette année la j’étais en CDD et avec pleins de congés et RTT et ça tombait très bien. 
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Pour donner ses ovocytes il faut avoir pas mal de temps devant soit car il y a tout d’abord une longue série de RDVS :
-RDV d’information,
– de bilan de notre état de santé,
– de nos antécédents familiaux,
– examens clinique et biologique
et ce afin de mieux connaitre notre fertilité et d’éliminer toute contre indication.
Puis  pour finir (ou commencer ça dépend) un entretien avec un psychologue…
S’en suit la stimulation ovarienne, c’est à dire des injections sous-cutanées quotidienne pendant 10/12 jours afin d’aboutir à la maturation de plusieurs ovocytes.
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Mon amie M étant infirmière, elle s’est chargée de ces petites piqûres.
Au niveau des sensations, c’est un peu comme un mal de ventre pendant les règles, en un peu plus costaud.
Mais ça ne m’a pas empêché ni de travailler ni de m’occuper de mon enfant.
Cette stimulation est accompagnée d’une surveillance attentive : prises de sang et échographies ovariennes permettant d’évaluer la bonne réponse au traitement.
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Pour moi cette phase fut la plus contraignante : trouver du temps pour aller en labo ou en centre d’échographies, devoir réexpliquer à chaque fois la démarche , avancer les frais puisque le don est anonyme et ne doit en aucun cas passer par notre sécurité sociale, subir la prise de sang ou l’échographie pelvienne ( mais je serrai les dents en pensant à toutes ses femmes qui attendaient patiemment d’être enceinte en subissant tous les examens ), enfin téléphoner au centre avec les résultats et attendre la prochaine indication et l’étape finale.
Mais j’oubliais vite les contraintes car tous les professionnels étaient aux petits soins et saluaient cette démarche. ça fait du bien au moral !
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Enfin le jour J arrivait : le prélèvement. 
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Il a lieu au cours d’une hospitalisation d’un jour, 35 à 36 heures après la dernière injection et s’effectue par voie vaginale sous contrôle échographique et sous anesthésie.
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J’ai pu ressortir le Jour même accompagné de mon amie M.
Bien sur, j’étais en arrêt maladie pour ce jour là…
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J’avoue que j’ai eu une légère angoisse au moment d’arriver au bloc mais une fois de plus, la gentillesse et bienveillance des professionnels m’a vite aidé à passer le cap.

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Ensuite, comme ils disent, à partir de là, tout ce qui se passe pour mes ovocytes ne me concerne plus. 
Tous les ovocytes sont destinés à des couples receveurs préalablement choisis, mais que je ne ne connais pas et que je ne connaîtrai jamais.
Après le prélèvement, les ovocytes sont confiés au laboratoire pour une fécondation in vitro.
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Pour moi ce fut un peu le vide pendant quelques jours. La vie devait reprendre son cours.
Ce qui fut le plus dur c’est de ne pas savoir si la receveuse était tombée enceinte…
Savoir si tout ce que j’avais fait avait servi à quelque chose ou non…
Mais le jour du prélèvement, le médecin avait un message à me faire passer de la part du couple receveurs “merci de nous faire espérer à nouveau”
Donc je savais que cela avait servi à quelque chose
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Depuis, j’ai eu une deuxième fille.
Le don, j’y pense de temps en temps mais ça ne m’obsède pas, loin de là.
Je sais que peut être, quelque part un enfant porte mon ADN mais pour moi, ça n’a pas vraiment d’importance, je ne suis pas la à scruter les bacs à sable à la recherche de similitudes physiques…
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Je me dis qu’un couple pense à moi, anonyme, et m’envoie des ondes positives et de l’amour.
Et ça me rend fière.
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Mes amis A&M sont devenus à leur tour parents, grâce à un don d’ovocytes, et pour moi ce fut la meilleure “récompense” à mon propre don…
Si c’était à refaire?
Pourquoi pas.
Car pour ma part je ne souhaite plus d’enfants mais j’ai toujours des ovocytes.
Par contre, je me demande juste où je trouverai le temps de le faire, peut être plus tard et avant que je sois “trop vieille”.
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Je trouve que le don en France est encore trop contraignant, et que la démarche doit faire freiner beaucoup de femmes mais ce n’est qu’une goutte d’eau dans une vie, et il manque encore beaucoup de donneuses.
Les couples de receveurs se tournent vers d’autres pays où les “donneuses” sont rémunérées.
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Pour donner ses ovocytes il faut être majeure et âgée de moins de 37 ans, en couple ou non, avec ou sans enfant.
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Impression

allomamandodo

3 comments on “Don d’ovocyte: Don de bonheur, don d’espoir! (Récit de Maman)”

  1. joli parcourt.. ce qui me frene personellement c’est que je n’ai pas les moyens d’avancer les frais medicaux… et je sais pas si les traitement de stimulation son compatible avec un allaitement… mais j’y pense depuis longtemps.. la derniere fois que je m’etais renseigné il fallais absolument avoir des enfant pour faire un don

    • Bonjour, très joli témoignage ! J’ai également fait un don d’ovocytes il y a 2 ans à Grenoble. Pour ma part, je n’ai pas ressenti autant de sensations désagréables pendant la stimulation hormonale et je n’ai eu qu’à avancer une analyse, car cela a été pris en charge par la sécu à 100% (Et pas de problème avec l’anonymat du don). Si vous souhaitez le faire, prenez rdv au CECOS le plus proche de chez vous, posez vos questions et lisez d’autres témoignages de donneuses. C’est une expérience inoubliable. Et si vous choisissez de ne pas le faire / ne pouvez pas le faire, partagez l’information pour que davantage de femmes connaissent ce don. Ca sera toujours bénéfique !
      J’ai publié mon témoignage sur mon blog si vous voulez d’autres infos : http://www.motifs-addict.fr/2016/07/mon-don-d-ovocytes-un-an-deja/

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