Chère jeune maman,

 

Tout d’abord, laisse moi te dire félicitations. Non, en fait, je sais que tu n’en a rien à faire de ces félicitations, tout comme des fleurs, ces cadeaux et ces visites souriantes, toi, tout ce dont tu rêves, c’est un bon bain chaud et parfumé, au calme, et une sieste de plus de 30 minutes.

Parce que sur le papier, avoir un bébé, c’est super, et ça l’est, mais on ne t’avait pas dit ce qui allait aussi se passer.

Les doutes, le ras-le-bol, les “Qu’est-ce que je fous là?“, les “Et si j’avais pas eu de bébé?“, les “Laissez moi dormir“… Les nuits en dent de scie, les cris de bébés qui n’en finissent pas, cette tonalité qui agace au plus profond du tympan, cette envie de quitter la maison en courant, mais d’y revenir une seconde après pour serrer bébé.

Parce que oui, c’est difficile. On est toutes passées par là.

Je suis passée par là. Sur le coup, je ne voulais pas me l’avouer, mais j’étais dépassée.

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Trop de fatigue, pas assez de recul. Je grappillais la moindre minute de sommeil, de calme. J’avais besoin de souffler aussi, j’avais besoin que mon cerveau arrête de réfléchir, je ne pensais qu’à prendre l’air… Les gestes automatiques, le mode “zombie”, les yeux dans le vague, les hormones qui aident à ne pas flancher, à ne pas s’écrouler, c’est normal. Le corps en prend un coup, et le moral aussi.

On a envie que cette période passe vite, très vite!

Alors, je vais te le dire, toute jeune maman.

 

On s’en sort.

Et on s’en sort bien!

Oui, ça prend du temps. La nature est bien faite, mais dans le cas de la maternité, non.

Car les meilleurs moments, ces moments où on apprend à être maman, à découvrir bébé sont aussi les plus mauvais, ceux où on se demande si on est une bonne maman, une maman tout court, et où on a parfois envie de tout lâcher, tellement c’est pesant, et que ça parait insurmontable.

Mais on surmonte. On a la rage. Et je te jure, oui, c’est vrai: On oublie! Enfin, on a toujours des souvenirs à la fois doux et douloureux mais les souvenirs pesants s’atténuent peu à peu.

On oublie ces nuits à ne PAS dormir, à balancer bébé dans les bras dans le salon, essayant de ne pas réveiller la maison. Puis réussir à le recoucher, pour pouvoir dormir 30 minutes par terre, à coté de bébé, avant que ne reprennent les cris. On oublie les visites chez le pédiatre, la sensation d’avoir le soeur écrasé lorsque bébé est malade. On oublie cet état de fatigue extrême. On se dit juste que c’était une étape à passer.

On oublie même les pleurs qui ne cessaient jamais.

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Cette étape, ce n’étais pas forcément la plus dure, c’était juste la plus intense.

Mais on s’en sort.

Ici, ça a duré presque 3 ans. Je sens maintenant que je m’en sors. Je peux regarder les derniers mois en disant que c’est plus facile, que je suis moins fatiguée, que j’ai plus confiance en moi.

Mais ça a pris du temps.

 

Avoir un bébé, c’est merveilleux, et ce n’est que du bonheur. Si tu en doutes, c’est que tu n’es pas encore sortie de cette étape difficile.

J’avais envie de t’écrire aujourd’hui pour que tu saches que c’est surmontable, et que ça va vite arriver. Dormir plus de 8h, ça va être possible. Ne plus entendre pleurer, avoir des journées entières de calme, c’est possible. Ne pas s’inquiéter, c’est aussi possible. Profiter de la vie, voir le positif, c’est ce qu’il faut faire.

Chère jeune maman, je voudrais te donner tout mon courage, et toute ma bienveillance, parce qu’une maman qui va bien, c’est un bébé qui se sent bien.

Et je te l’assures, tout va bien se passer!

 

Allez, va te reposer, et profiter de la chance que tu as d’avoir un si petit bébé, car c’est sûr, cette période passe vite, très vite, trop vite…

 

 

Signé: Une maman qui a été à ta place et qui aurait aimé lire une lettre comme celle ci…

 

 

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EDIT: Comme me l’a fait remarqué un papa sur ma page et mon copain blogueur Seb, j’ai parlé en tant que maman, mais les papas sont évidemment aussi dans cette situation de fatigue et de “ras-le-bol” parfois. Car pour les 2 parents, apprendre à s’occuper d’un bébé et gérer les moments difficiles, c’est très déstabilisant. J’ai écrit cette lettre à une jeune maman car je suis une maman, donc je m’identifie plus facilement. Si j’avais écrit à un papa, je lui aurais certainement aussi parlé de l’injustice du rôle du père, de se sentir un peu mis à l’écart parfois, par une maman qui veut tout faire elle même, qui couve trop son enfant sans s’en rendre compte, et du regard des autres moins compatissant face à cette parentalité que les papas assument et pratiquent tellement bien <3 Alors courage aussi à toi, jeune papa, tu verras, ton bébé (et ta femme) seront moins embêtant en grandissant! (ou pas!)

allomamandodo

25 comments on “Lettre à toi, toute jeune maman…”

  1. jolie lettre ! me souviens avoir eut dit que j’avais toujours entendu que c’etait merveilleux mais qu’on m’avait pas tout dit ! et enceinte de bébé 2 heureuse future maman biensur moins stressée comme ca y est je connais ce que c’est mais justement comme je connais j’appréhende certaines choses : les biberons de la nuit, le lait en poudre, les vaccins … etc

  2. Entièrement d’accord, une lettre que toute future maman devrait lire et des mots que chacune d’entre nous devrait connaître !!
    Au début ça a été très dur pour moi aussi (surtout en cumulant 2 boulots à la maison sans mode de garde pour bébé !!!), et puis on finit par relativiser et devenir moins perfectionnistes pour certaines choses aussi, bébé grandit et ça devient plus facile, moins fatiguant, les nuits s’améliorent (une fois toutes les dents sorties et quand ils ne sont pas malades) 😉 Et effectivement quand les choses se tassent et qu’on trouve une organisation à peu près correcte, on finit par oublier tous ces instants de doutes et de fatigue intense, on sait qu’ils ont existé, mais ils ne résonnent plus en nous de manière si intense et on profite alors vraiment des joies de la parentalité et du partage avec son enfant !! On comprend mieux le “c’est que du bonheur” !!
    Avec ce recul, j’ai aussi eu le même genre de mots à l’égard d’une copine jeune maman qui s’est sentie vraiment libérée quand je lui ai dit qu’au début, non, devenir maman, ce n’est pas que du bonheur et qu’il est normal de ressentir tous ces sentiments contradictoires !! Vraiment dommage que ce sujet semble tabou et que la société en parle si peu quitte à nous faire encore plus culpabiliser de ressentir tout ça !!
    Mais derrière de telles étapes de la vie on devient encore plus des Warriors nous les mamans qui déchirent !!! 🙂 Et devenir mère c’est quand même une expérience fabuleuse qui bouleverse tellement de choses en nous et nous fait voir la vie différemment… Bien triste pour celles qui n’ont pas la possibilité de vivre ces précieux moments !!
    Sur ce commentaire un peu long… Euh bonne journée et bravo pour ce petit billet qui en rassurera plus d’une j’en suis sûre !!

  3. Merci pour ce billet tellement… réaliste! Personne ne te le dis avant que tu deviennes maman. Mais bordel, pourquoi personne ne nous préviens???!!! ça aiderait à se sentir moins seule dans ces moments bien difficiles où la fatigue et les variations d’hormones prennent le pas. Je ne parle même pas du baby blues, des difficultés rencontrées pendant l’allaitement, la place à trouver pour chacun dans cette famille nouvellement créée, la gestion de nos parents parfois trop insistants, les visites impromptues à la maternité alors qu’on est juste crevée, les suites de l’accouchement vraiment pas glamour etc etc etc…..
    Ma fille a aujourd’hui 4 ans. ça ne fait qu’un an où je commence à me dire: ouf, ça y est. c’est sympa notre vie à 3. et vlan….. “c’est pour quand le petit deuxieme???” euh, comment dire… de quoi je me mêle? eh oui, entre l’envie irrésistible d’agrandir la famille et l’immense peur de revivre tous ces mauvais moments encore une fois, le choix est très difficile. Je ne parle même pas de la question financière. Bref, on fait du mieux qu’on peut. on survit pendant quelques mois, puis on profite. et là, c’est (presque) que du bonheur! (ah, les caprices….)

    • Votre commentaire me touche à un point Céline !! Parce que je suis exactement dans la même situation et que ni mon mari ni moi n’avons la réponse concernant un 2ème ou pas, quand comme moi on a fait 2 ans de dépression à la naissance de ma fille. Et pourtant c’était un bébé plutôt facile. Ma fille a 3 ans et demi a un caractère très bien trempé et je m’amuse souvent de répondre à la sempiternelle question “et alors le 2ème c’est pour quand?? Non mais tu vas pas la laisser enfant unique quand même ça se fait pas ça ! Et puis faut que t’y penses rapidement parce qu’il faut pas qu’ils aient trop d’écart”: En dehors qu’à ces gens là t’as juste envie de leur répondre “mais franchement TA G…” je m’amuse à leur répondre “mais j’en ai déjà 2 ! ma fille c’est comme au scrabble elle compte double”… Enfin bref je me disais que c’était moi qui était peut-être pas “normale” (et encore que) mais en lisant votre commentaire et d’autres je me finis par me dire que je ne suis pas un cas isolé.! Très bonne continuation à vous

  4. actuellement en épuisement maternel, même si ma dernière n’est pas toute petite (14 mois vs 2 ans 1/2), ta lettre m’a fait du bien de savoir qu’en s’en sort ! Merci de donner du courage 🙂

  5. Tous le monde le sait l’arrivée d’un enfant chamboule tous, et pas toujours comme on veux c’est vrai.
    On apprends notre grossesse on est sur un nuage, on a des choses plein la tête tous sera parfait le plus beau des bébés il grandira bien et j’ai mes principes tous se passera comme je me l’imagine.
    Mais voilà le plus beau bébé arrive et super maman est un peu dépassé, il faut le dire et oui un bébé ça pleure on le savais, ça mange toute les deux heures on’été “préparé” alors pour quoi on arrive pas à gérer. La on commence a se poser plein de questions on doute de soi. On voit les beaux reportage de super maman de celle qui y arrive et on en a regardé et lu des choses sur l’arrivé de bébé qui est la plus belle chose au monde: on la crut!!! Là on regarde autour de nous c’est le bordel à la maison, le linge s’empile, prendre un bain c’est un loin souvenir, le maquillage comment on fait déjas, mais fin de l’apitoiement bébé nous rappelle à l’ordre encore.
    Oui c’est ça aussi l’arrivé de bébé. Et nos grande théories nos super principes, on les mets au toilettes on tire bien la chasse et on navigue à vue on fait ce qu’on peut quoi.
    Moi j’ai eu les 3 plus beau bébés du monde avec chacun leur petit caractère et oui ça vas ensemble. J’ai fait 3 dépressions post-partum dons estime de soi zéro mais j’ai su donné le change parce que c’est qui faut faire “donné le change”.
    Et la maintenant les enfants grandissent et on se rend compte que c’était qu’une étape et que des étapes, il y en a plein d’autre, c’est pas merveilleux!!!!!
    Oui, on en bave, tous n’est pas beau, on le découvre au premier mais cela nous empêche pas d’en faire d’autre car enfin de compte les mauvais moment pèse pas plus lourd que les bons dans la balance ou on a un coté maso.
    Bon la maintenant il est l’heure pour les 3 plus beau monstres d’aller à l’école (Ouaiiiiii)

  6. Avant j’avais des principes … et puis j’ai eu ma fille 🙂
    Ton billet est très vrai !! Ma petite bouille à bisous à maintenant 11 mois (arg dans un mois elle a un an … non c’est pas vrai … si … ?)
    Et je le sais, j’ai beaucoup de chance car cela fait un moment déjà que je peux dormir la nuit (longue la nuit elle me réveille entre 7 et 8h du mat et je la couche à 20/20h30). Mais je ne suis pas encore sortie d’être dans un état de stress pas possible avant la visite chez le médecin car je sais qu’elle va pleurer à fond (elle déteste ça mais d’une force), je ne suis pas sortie d’être à l’envers quand je vois qu’elle a le nez qui commence à couler … (et encore deux petits rhumes en un an seulement) … bref …
    Mais cela dit, et pour reprendre ton billet, je sais chaque jour que c’est la plus belle chose de ma vie, qu’elle n’est que du bonheur. Et cette nuit alors que je la berçais car elle tousse un peu de son rhume, en la regardant dormir paisiblement dans mes bras et tenir son doudou en souriant d’aise… je me suis sentie si reconnaissante d’être là avec mon petit ange dans les bras (oui je sais c’est un peu trop fleur bleue mais je m’en fiche c’est bon de l’écrire)

  7. Wahouuu ! Super ton article, il m’en a même fait chialer, c’est totalement la situation dans laquelle je suis en ce moment. Maman de 20ans, d’un petit bout de chou de quatre mois, c’est pas toujours facile, et je dois avouer que j’ai parfois un peu peur. Merci beaucoup pour cette article, et bonne continuation à toi 🙂

  8. Merci pour cette lettre criante de vérité… j’aurai tellement eu besoin de la lire il y a un an.
    Mais c’est vrai, ça passe, on oublie sans oublier, et le bonheur, celui qu’on nous avait promis, s’installe petit à petit 🙂

  9. J’avoue j’ai versé une larme. Merci pour cette lettre et les commentaires des autres mamans qui permettent de se sentir moins seule et un peu plus normale 😉

  10. Dire que je viens de pleurer comme une madeleine en lisant pile ce dont j’avais besoin ce soir est-ce utile ? je ne sais pas mais merci sincèrement merci pour ces mots qui me font tant de bien après une journée particulièrement difficile <3

  11. Je suis exactement la dedans et jai limpression que je ne m’en sortirai jamais. J’avais besoin de lire ça mercii je le relie souvent ces temps-ci et sa me fait pleurer chaque fois☺️

  12. un grand Merci ! J’ai découvert ton blog par le biais de cet article ce matin (aux alentours de 5h30, pendant la 3ème tétée de la nuit…) et je me suis dit qu’il avait été écrit pour moi !!! Mon bébé a 3 mois (dans 3 jours^^), je l’allaite, il a fait ses nuits pendant 15 jours et depuis 1 semaine, c’est de nouveau des réveils nocturnes. Je pense qu’il pourrait se rendormir sans téter mais il est inconsolable et je “cède”…. je suis éreintée, épuisée, à bout de souffle et de nerfs mais j’essaie de garder le cap 😉 et ton article m’a permis de déculpabiliser ! alors un grand Merci à toi pour avoir su mettre les mots justes sur cette situation !

    • Je t’en prie, j’ai fait cet article pour ça.
      J’espère que ça va mieux?
      Je viens d’écrire un article sur mes 10 conseils pour un bon allaitement! Il ne faut pas te décourager et surtout te dire que ces moments, même fatiguants, sont exceptionnels..

      Avoir un petit bébé me manque vraiment, meme si je partage de super moments avec mes filles. Courage! Tu es une warrior!

  13. Merci pour cette lettre. Jeune maman depuis 15 jours je suis dépassée.
    Des fois oui j’aimerai m’enfuir mais elle me manque à la seule pensée.
    Alors merci de mettre les mots sur les maux.

  14. Merci pour cette lettre. Ceci dit même lorsque Bébé fait ses nuits, cumuler travail, nounou et bébé peut s’avérer épuisant et stressant car la grosse difficulté est effectivement de trouver du temps pour soi. Comment as-tu fait pour passer ce cap difficile? As-tu vu un psy dans les moments où tu te sentais dépassée?

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